![Fatigue enfant neuroatypique](https://static.wixstatic.com/media/6b42bd_0e038bba7b444d8680b97369ec1d193e~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_735,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6b42bd_0e038bba7b444d8680b97369ec1d193e~mv2.jpg)
En cette période hivernale, la fatigue est au rendez-vous pour chacun d'entre nous. Ce n'est pas pour rien si certains animaux hibernent ou hivernent, si la nature ralentit. Cependant, la fatigue devient régulièrement épuisement pour les personnes neuro-atypiques.
4 parties pour cet article :
Le neuro-atypisme, c'est quoi ?
A quoi est due la fatigue de l'enfant neuroatypique ?
Comment savoir si mon enfant est épuisé ?
Comment aider mon enfant à dépasser la fatigue ?
Le neuro-atypisme, c'est quoi ?
Ce terme de "neuroatypisme" ou "neurodiversité" a tout d'abord été utilisé pour les personnes autistes. Aujourd'hui, on l'utilise fréquemment aussi pour les personnes TDAH, parfois les personnes à haut potentiel, mais aussi les enfants dys (dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques et dysphasiques notamment). On englobe parfois également les personnes HPE (à fort potentiel émotionnel, en clair les "hypersensibles").
On utilise ce terme car le fonctionnement neurologique (façon de comprendre et traiter l'information) est considéré comme différent de la majorité de la population.
Une étude indiquerait 10 à 15 % de personnes concernées. Selon nous, c'est beaucoup plus. En effet, cela dépend aussi de qui on inclut. Or, selon Elaine Aron, une personne sur 5 naîtrait déjà avec une forte sensibilité. Il est donc probable que la "norme" soit encore plus floue et fragile qu'on le pense et que, selon les profils comptabilisés, le neuro-atypisme concerne entre 10 et 30% de personnes.
Neuro-atypisme ne signifie pas nécessairement fatigue ou épuisement, tout dépend des particularités et de ce qui doit être géré.
Dans le Monde de Mei et Noé, nous avons un principe simple : les "étiquettes" peuvent apporter des éléments de réponse, mais au final une seule chose importe : la prise en compte des besoins individuels !
![Epuisement enfant neuroatypique](https://static.wixstatic.com/media/6b42bd_87f51b50572141acb6ab52954e911784~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6b42bd_87f51b50572141acb6ab52954e911784~mv2.jpg)
A quoi est due la fatigue de l'enfant neuroatypique ?
Pour comprendre et mieux gérer la fatigue, il est indispensable de connaître les causes.
Les principales causes de fatigue sont les suivantes :
les "dysfonctionnements neurologiques" liés au profil de l'enfant,
l'adaptation pour apprendre si le mode de fonctionnement n'est pas pris en compte,
la sur-adaptation lorsque les demandes d'adaptation sont conséquentes et répétées à plusieurs reprises dans la journée,
l'adaptation sociale à un mode de fonctionnement différent du sien (autisme),
les pressions ressenties,
le sentiment de frustration,
un rythme inadapté (trop rapide et/ou) trop soutenu,
l'ennui
la surcharge sensorielle (si hypersensorialité),
la volonté de faire comme si ça allait alors que ça ne va pas du tout,
les troubles physiques (douleurs chroniques, maux de tête, etc.),
le manque d'activité physique,
le manque de nature,
la saison : le corps mobilise plus de ressources durant l'hiver,
le manque de sommeil,
une alimentation inadaptée,
l'abus d'écrans,
les hormones lorsqu'il y a adolescence (on parle d'adolescence uniquement si les changements hormonaux et physiques sont enclenchés).
Comment savoir si mon enfant est épuisé ?
On pourrait penser que ça se voit forcément : l'enfant passe son temps à dormir, peine à se lever, etc.
Dans certains cas, c'est vrai.
Pour certains, ce ne sont pas des signes d'épuisement pourtant, parfois c'est lié à un rythme personnel plus lent, plus "reposant". Parfois même, c'est la réaction saine d'un enfant qui constate qu'il commence à être fatigué et donc qui ralentit son rythme.
Chez certains enfants, l'épuisement est plus masqué : découragement fréquent, perte d'envie, perte d'appétit, sommeil de piètre qualité, parfois même agacements très fréquents. Un enfant qui hurle beaucoup est peut-être en réalité un enfant épuisé !
Ci-dessous fatigomètre pour visualiser son degré de fatigue (à télécharger gratuitement sur notre site).
Comment aider mon enfant à dépasser la fatigue ?
Vous l'aurez compris : pour vaincre la fatigue, il va falloir s'attaquer aux causes. Nous les reprenons ci-dessous, parfois en les réunissant, avec des conseils pratiques à la clé.
les "dysfonctionnements neurologiques" + l'adaptation pour apprendre si le mode de fonctionnement n'est pas pris en compte
Ici le problème majeur est en fait la non adaptation, la non prise en compte du profil neurologique différent. Il est donc essentiel de changer la donne et de prendre en compte les besoins.
Pour un enfant à haut potentiel, ce sera essentiellement la prise en compte de son besoin d'apprendre plus, d'accélérer et d'approfondir.
Les besoins d'aménagements et d'adaptations des enfants dys, TDAH et autistes sont plus conséquents, nous vous renvoyons donc aux divers articles que nous avons écrit sur ces profils.
Le principal souci est que souvent, on se contente d'aménagements sans réaliser qu'un fonctionnement neurologique différent implique une façon différente d'apprendre.
la sur-adaptation
Tout d'abord, il importe de l'éviter et, si plusieurs adaptations sont nécessaires dans une même journée, de permettre des pauses-ressources.
De plus, on oublie fréquemment que la différence ne signifie pas "moins" mais "autrement". En clair, on sous-estime les forces de la personne neuro-atypique et on ne les exploite pas !
Il est donc essentiel de donner des occasions de découvrir et utiliser ses points forts. Ainsi les personnes autistes ont un grand sens du détail tandis que les dys auraient souvent une grande imagination. Nous vous conseillons de ne pas vous arrêter à des listes du net, mais d'observer votre propre enfant afin de découvrir ses forces personnelles.
l'adaptation sociale
Les difficultés de communication et interactions sociales font partie des difficultés essentielles rencontrées par les enfants autistes. Tout contact avec les autres nécessite donc des efforts, il importe donc de disposer de moments de pause et de tenir compte des limites de l'enfant concerné (chacun ayant des limites différentes et ces limites pouvant varier en fonction du moment de vie).
A savoir : la fatigue est souvent moins grande lors d'échanges entre personnes autistes, cela ne signifie absolument pas qu'il faut cantonner un enfant autiste aux contacts autistes ; mais qu'il est intéressant de comprendre pourquoi ! En effet, il y a beaucoup de "faux-semblants" dans le monde non-autistique. Or les personnes autistes aiment les situations claires et ne comprennent généralement pas l'intérêt de ces "faux-semblants" et si elles s'y essaient, elles s'y épuisent très fréquemment, discernant difficilement ce qui "se fait" de ce qui ne "se fait pas".
Une communication claire, précise, honnête tout en étant respectueuse profite à chacun.
les pressions ressenties et le sentiment de frustration
Il s'agit de limiter les pressions exercées et de comprendre que le sentiment de frustration est lié d'une part à l'incapacité de la personne neuro-atypique de répondre aux attentes et d'autre part, à la frustration de ne pas pouvoir être soi.
un rythme inadapté (trop rapide et/ou) trop soutenu
Ce point concerne notamment bien des personnes autistes, dyspraxiques, hypersensibles ou TDAH. Leur rythme personnel peut être plus lent. Or, en les brusquant, en les incitant à aller plus vite qu'elles ne peuvent, elles "grillent" leur énergie.
N'oublions pas la fable du Lièvre et de la Tortue : une tortue peut accomplir bien des prouesses si on lui donne le temps dont elle a besoin.
l'ennui
Si l'enfant a un très fort besoin de nourrir son intellect et qu'il ressent quotidiennement l'ennui parce qu'il ne peut nourrir celui-ci, la fatigue psychique peut être conséquente.
Il importe donc d'offrir suffisamment de stimulations intellectuelles aux enfants qui en ont besoin.
la surcharge sensorielle
Bien connaître ses besoins sensoriels et les gérer permet de limiter la charge sensorielle et d'éviter la surcharge.
La démarche doit être personnelle (connaître ses besoins) et extérieure (aménager pour permettre une gestion efficace).
la volonté de faire comme si ça allait alors que ça ne va pas du tout
C'est en particulier vrai pour les enfants autistes, dyspraxique, TDAH et hypersensibles.
On peut donner le change lorsque la fatigue est modérée, mais ce n'est plus possible lorsqu'on a "tout grillé". Le burn out n'est hélas pas réservé aux adultes.
Il importe donc d'apprendre à connaître ses limites et de choisir une oreille attentive pour signaler lorsque les signes de fatigue commencent à s'accumuler. On peut ainsi gérer les situations "ça va" et "ça me coûte un peu, mais ça va".
On dit stop et/ou on appelle à l'aide lorsqu'on entre dans la zone "ça me coûte et j'ai du mal à gérer", on n'attend pas la situation "je ne peux plus rien gérer".
L'utilisation de notre fatigomètre ou d'un outil similaire peut aider à mieux anticiper la fatigue.
les troubles physiques + le manque de sommeil
Ce sont généralement des conséquences d'une fatigue déjà bien présente.
Le sommeil est également souvent problématique pour les enfants TDAH et autistes. Certains auront besoin de rituels d'endormissement ou même de plantes pour dépasser un moment où le sommeil est particulièrement agité. Nous ne donnerons ici aucun conseil concret car nous ne sommes pas des professionnels de la santé, n'hésitez pas à demander conseil aux professionnels que vous consultez.
le manque d'activité physique + le manque de nature
Notre corps n'est pas fait pour être immobile. Le manque d'activité physique conduit en fait à une fatigue bien plus grande et un des conseils donnés lorsqu'on souffre de fatigue chronique est justement d'ajouter une activité physique modérée à ses journées.
Tenir compte du besoin de nature des enfants et de la saison est tout aussi essentiel.
L'idéal est de réaliser des promenades dans la nature, mais on peut aussi compenser durant un temps avec des plantations, des affiches, des paysages, etc.
la saison
Tenir compte de la saison est finalement une continuité de notre inscription humaine au monde naturel. L'hiver est fait pour ralentir le rythme, cocooner et se rapprocher de "son noyau familial".
On encouragera ainsi son enfant à être bien au chaud, à prendre en particulier soin de ses extrémités (tête, mains, pieds).
On préparera également des plats chauds, c'est l'époque idéale pour cuisiner ensemble.
C'est aussi un bon moment pour partager une lecture sous la couette (lecture commune ou lectures séparées).
On peut également partager des activités nature comme observer la lune d'hiver, prendre des photos défis (givre, brouillard, "ruisseaux d'hiver", etc.), jouer au yéti en imaginant un parcours d'empreintes, etc.
La saison pleinement vécue en fonction de ses particularités et de nos besoins nous permet de "recharger nos batteries".
une alimentation inadaptée
En plus de l'alimentation de saison (plats chauds en hiver, plats "légers" en été notamment), l'importance d'une alimentation équilibrée n'est pas à sous-estimer. Fruits, légumes, féculents et protéines ont besoin d'être au rendez-vous.
Faites le test : alimentation avec beaucoup de sucre raffiné, puis alimentation équilibrée et de saison. Si la durée d'essai est assez longue, vous constaterez que les fringales et la fatigue sont la conséquence d'une alimentation très sucrée. Au contraire, une alimentation équilibrée et de saison nous aident à mieux gérer nos besoins énergétiques. A chacun de déterminer son besoin de "petits plaisirs", mais ne sous-estimons pas l'importance de ce que nous mangeons dans la gestion de la fatigue.
l'abus d'écrans
Là encore, aucune interdiction. Les écrans présentent aussi des atouts. Simplement, chacun n'a pas la même "limite" d'utilisation et dépasser cette limite peut aussi occasionner de la fatigue.
les hormones
Les adolescents, et plus encore les adolescentes en raison des menstruations, connaissent des périodes "pics d'énergie" et "pics de fatigue". C'est un phénomène naturel. Chez certains ados à profil particulier, la fatigue pourra être plus conséquente, il importe donc de se reposer davantage.
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