Vous avez pris la décision d'instruire votre enfant à la maison et après la période "lune de miel" où tout est formidable, vous vivez à présent sous pression, ayant l'impression de n'arriver à rien et/ou de vous épuiser.
Comment faire pour ne pas endurer un burn out ?
Vidéo abrégée de l'article :
Debriefing : quelles alternatives pour instruire son enfant le plus sereinement possible ?
Option 1 : on se planque sous la couette, dans la piscine ou derrière les plantes vertes et on attend que ça passe.
Option 2 : on délègue tout ou presque et/ou on a la chance d'avoir un enfant super autonome.
Option 3 : on fonce, on organise, on sélectionne, on s'adapte, on rebondit, on écoute, on se couche à pas d'heure, on cherche, on adapte, on améliore, on explique, on relit, on est partout et on pourrait dire de nous qu'on est devenu(e) "champion(ne) du monde" !
Option 4 : on essaie, on pleure en cachette, on essaie encore, on se compare, on doute de soi...
Option 5 : on pose tout à plat, on commence par lire ou relire le fichier gratuit conseils d'Isa LISE avec les 10 clés pour une instruction en famille réussie. Et on réfléchit aux pistes évoquées ci-dessous afin de voir lesquelles nous correspondent.
Comprendre pourquoi on est au bord du burn out parental
Dans les faits, quelle que soit l'option testée, quelle que soit la durée de l'instruction en famille, on peut se trouver au bord du burn out parental. Pourquoi ? C'est ce que nous allons découvrir ci-dessous.
N'hésitez pas à noter ce qui vous correspond afin de bien prendre conscience de ce qui bloque aujourd'hui.
🥊Trop de pression ressentie
Parent débutant, nous avons voulu trop en faire.
Parent perfectionniste, nous avons l'impression que ce n'est jamais assez bien.
Pression des contrôles et des demandes d'autorisation : il nous semble que notre décision peut être remise en cause du jour au lendemain.
Pression de l'entourage qui juge et critique notre choix et qui, souvent, compare.
Pression interne : nous avons peur d'avoir fait le mauvais choix, peur d'échouer.
Parent "comparatif" : nous nous comparons à d'autres parents que nous croyons tellement mieux que nous.
🏈Un difficile lâcher prise
Critique envers nous-même, nous ne nous passons rien !
Critique envers notre enfant, il ne travaille pas assez, ne s'intéresse pas assez, ne prend pas "plaisir" à ce qui est ennuyeux ; il est trop ceci, pas assez cela, etc.
Résistance au changement : le petit enfant d'hier a changé et notre instruction en famille change donc aussi.
Trop de questionnement personnel : que faut-il faire ? Comment choisir ? Et si je m'étais trompé(e) ? Et si je devais plutôt essayer ceci ou cela ?
Emploi du temps "millimétré".
"Déscolarisation" non faite.(précisions plus bas)
Volonté de tout gérer seul(e).
Obligation de tout gérer seul(e).
Refus d'entendre des conseils donnés avec bienveillance alors qu'au fond de nous, on sait que c'est juste (bien entendu les conseils en question sont donnés par une personne de confiance et toujours dans un but constructif).
🕰️Trop d'activités
Instruction de notre enfant,
Emploi à assurer,
Quotidien : ménage, cuisine, administratif,
Activités pour notre enfant,
Activités personnelles,
Forte présence sur les réseaux sociaux,
Fort soutien à des proches,
Engagement bénévole.
🏘️Difficile gestion du quotidien
Aucune organisation,
Croyance erronée que les conflits sont toujours évités,
Insuffisante prise en compte de nos besoins personnels,
Méconnaissance des besoins essentiels de notre enfant,
Manque d'échanges avec d'autres personnes qui sont dans la même situation ou qui sont disposées à nous écouter.
Eviter ou sortir du burn out parental
Si vous êtes déjà victime d'un burn out parental, il vous faudra du temps pour vous sentir mieux. Vous vous sentirez vidé(e) de toute énergie, vous pourrez pleurer ou vous fâcher sans raison, vous écrouler, être incapable d'agir, parfois même de faire chauffer une simple casserole d'eau pour des pâtes. Il sera donc essentiel de prendre soin de vous, de récupérer des forces et de vous pardonner cette période difficile.
Voyons à présent comment éviter et sortir de ce burn out. Dans cet objectif, nous reprendrons ligne après ligne les différents points-problèmes avec des propositions-réflexions.
💖Sortir de la pression ressentie
Dédramatiser, prendre du recul : vous êtes débutant, il vous faut donc du temps pour trouver vos repères en famille.
Le perfectionnisme est une qualité. Cependant, il importe d'apprendre à dire stop. Nous tendons à penser que c'est une part intégrante de notre personnalité, que nous avons toujours été ainsi. Cependant est-ce totalement vrai ? Certes, certains d'entre nous sont plus perfectionnistes que d'autres, mais dans quelle mesure nos expériences et les attentes de nos proches nous ont-elles poussé à attendre toujours plus de nous ? Prenons le temps d'y penser et de dire "stop" parce que oui, nous sommes formidables même si imparfaits. La perfection est strictement impossible à atteindre, faisons "simplement" de notre mieux. Et n'oublions pas que des petits yeux nous observent : si nous ne parvenons pas à appuyer sur le frein, non seulement nous nous épuisons, mais nos enfants risquent fort de suivre notre exemple qui peine à se limiter.
Face aux contrôles et demandes d'autorisation, essayez de relâcher au maximum la pression ressentie et de relativiser : quoiqu'il arrive, vous vivez une aventure unique en famille, profitez-en ! Retrouvez également nos conseils pour le contrôle pédagogique.
Concernant l'entourage : essayez de discuter avec lui pour expliquer vos choix. Vous pouvez également lui proposer de lire des témoignages par exemple sur mon blog Faire l'école à la maison ou dans mon livre Faire l'école à la maison paru aux éditions Eyrolles (attention la législation de celui-ci n'est pas à jour). S'ils restent hermétiques à toute discussion, évitez le sujet.
Concernant le choix et les doutes le concernant : quelles que soient les décisions que nous avons à prendre, nous pouvons toujours nous tromper, mais nous pouvons aussi faire le meilleur des choix ! Et c'est valable pour tout y compris pour le choix de nos vêtements : partir avec un imperméable s'il pleut, ce sera finalement un bon choix tandis que s'il fait beau et bien ce sera simplement un mauvais choix pour ce moment-là. Nos vies sont faites de décisions et nous sommes les seuls à pouvoir analyser la situation et faire NOS choix.
Evitons à tout prix les comparaisons : le parent perçu comme extraordinaire n'est pas parfait et il peut même mettre totalement en scène sa vie. Il n'a de toute façon pas les mêmes "cartes" que nous donc tâchons de nous concentrer sur ce qui nous convient.
🎈Lâcher prise
Voilà bien une injonction facile à dire et souvent complexe à faire ! Et bien commençons par admettre qu'il est très dur de lâcher prise et faisons ensuite de notre mieux.
Quelques réflexions qui sont aussi des partages d'expériences.
N'attendons pas de nous l'impossible : nous ne serons donc jamais parfaits et nous ne sommes pas les seuls "éléments" dans l'instruction de nos enfants : il y a également eux, leurs expériences, leurs particularités, nos expériences, nos particularités, l'entourage, les contrôles, etc.
Notre enfant n'est pas nous : il réagit donc autrement que nous. De plus, prenons-nous plaisir à faire ce qui ne nous plait pas ? Essayons une autre approche, par exemple celle du Monde de Mei et Noé. Et ne lui reprochons pas d'être ennuyé, mais expliquons-lui pourquoi c'est indispensable lorsqu'il n'est pas intéressé a priori.
Comprenons que la vie est un cycle et qu'elle évolue. Nous ne sommes plus des enfants, nous ne sommes plus les mêmes qu'il y a 10 ou 20 ans. L'enfant change vite, ses besoins d'hier peuvent être différents de ceux d'aujourd'hui. Même si nous avions trouvé notre "vitesse de croisière", celle-ci peut avoir besoin d'être modifiée à présent.
Acceptons de ne pas avoir les réponses : parfois il faut seulement plonger et ne plus se poser de questions ou du moins, pas trop souvent.
Même si nous avons besoin d'un emploi du temps et qu'un emploi du temps allège notre quotidien, ne nous enfermons pas dans celui-ci au risque d'y étouffer et de ne plus avoir de bulles qui renouvellent le quotidien.
Aujourd'hui, avec les attentes croissantes sur les familles sans école, il est difficile de vivre cette étape pourtant indispensable : la déscolarisation. En effet, s'il y a eu scolarisation, deux points peuvent poser problème : 1- la "digestion" du vécu scolaire difficile par l'enfant (et parfois aussi par les parents), ce qui peut impliquer des apprentissages ralentis durant un temps, 2- la reproduction d'un modèle qui ne convient pas parce que c'est le seul qu'on connait et qu'on l'imagine indispensable. En effet, on peut être tenté de reproduire la même chose qu'à l'école simplement en étant à la maison or c'est régulièrement le modèle scolaire qui a provoqué blocages, difficultés et perte de confiance en soi. C'est pour cette raison là que nous avons créé le Monde de Mei et Noé : le modèle scolaire ne convenait absolument pas à mes enfants.
Que ce soit par volonté ou par obligation, tout gérer seul(e) épuise. Il est donc particulièrement utile de déléguer certaines activités si c'est possible et de chercher un relai pour des moments sans notre enfant afin de recharger nos "batteries".
Concernant les conseils, il ne s'agit pas d'écouter et de suivre n'importe quel conseil. Nous restons les seuls maitres de nos choix. Cependant, si un proche nous dit qu'il nous trouve particulièrement fatigué, prenons le temps d'écouter ce qu'il a à dire, puis décidons de ce que nous souhaitons faire.
📝Limitons nos activités
Parfois nous avons des emplois du temps à rallonge où il pourrait être utile d'ajouter "sieste" et "repos".
Il devient alors urgent de choisir. Nous pouvons mener de front plusieurs activités, mais à condition de réaliser plusieurs choix.
Par exemple, nous pouvons déléguer partiellement l'instruction de notre enfant en choisissant un programme complet.
Nous pouvons également organiser nos horaires si nous travaillons ou si nous nous impliquons ici ou là.
Nos enfants ont certes besoin d'activités extérieures, mais doivent-elles être à l'autre bout de la ville et aussi nombreuses ? Est-il possible à nos enfants de réaliser des activités ensemble afin de limiter les déplacements ?
Et nous ? Quelle activité nous ressource vraiment ? Et laquelle est faite par habitude ?
Concernant les réseaux sociaux, avons-nous besoin d'être aussi présent(e) ? Parfois nous ne réalisons pas à quel point ceux-ci absorbent notre énergie. Un point "recensement du temps réseau" réalisé sur une semaine peut se révéler édifiant ! Pour ma part, je suis sortie de cette pression réseaux depuis que je ne vais plus sur les réseaux une journée par semaine.
🏠Difficile gestion du quotidien
S'il importe de ne pas s'enfermer dans un emploi du temps, le fait de n'avoir aucune organisation peut aussi être source de bien des stress. En effet, si on ne sait pas où on va et si on ne prévoit rien, le risque est d'oublier des points essentiels. Dans un contexte où l'instruction en famille est de plus en plus sous le microscope, il est risqué de ne rien organiser du tout. Proposer ne signifie pas imposer pour celles et ceux qui souhaitent répondre aux demandes, mais les propositions s'anticipent aussi.
C'est également épuisant lorsqu'on doit jongler entre de nombreuses activités et que rien n'a été organisé.
De plus, lorsqu'on veut être un bon parent (souvent sous-entendu lorsqu'on veut être le meilleur parent possible), on cherche à accompagner son enfant au mieux. On peut ou imaginer que l'enfant va "filer droit" s'il est bien "cadré" ou qu'il va coopérer et que tout va se passer sans heurt s'il est bien écouté. Aucune éducation ne permet tout ça. L'éducation parfaite n'existe pas et les conflits en famille sont inévitables ! Parce que nous sommes différents, parce que nous fatiguons, parce que nous ne vivons pas en vase clos (et d'ailleurs si nous vivions en vase clos, il y aurait aussi des conflits).
A partir du moment où on le sait, il est donc essentiel de l'accepter et de vivre au mieux ces moments-là. Même lorsque je balance à mon mari qu'il est un crétin, je sais qu'il est très intelligent. Lorsque je crie à ma fille qu'elle m'énerve, c'est un fait, elle m'énerve sur le moment, mais je l'adore et tous les moments de bonheur que nous partageons ainsi que les excuses que je sais formuler tempèrent les moments "dragon".
De la même façon, c'est un énorme travail personnel de comprendre que son enfant peut nous insulter et ne pas le penser : non, nous n'allons pas "fondre" même si ça fait mal ; non, il ne nous manque pas de respect pour le plaisir, il est débordé par ses émotions et il va apprendre à les gérer et puis il y aura tout de même conflit à un moment ou un autre parce que c'est humain.
Pensons également à prendre en compte nos besoins et ceux de notre enfant, cela évitera bien des conflits et nous permettra de nous "recharger".
Accordons-nous au moins une courte pause chaque jour et un vrai moment à nous chaque semaine, même si c'est pendant que les enfants sont au lit si nous sommes parent solo et sans aucun relai. Parfois cependant un voisin, un autre parent non sco peut nous offrir ce relai.
Si les "étiquettes" peuvent faire courir le risque d'être limitantes, réaliser que son enfant a des besoins particuliers peut tout de même être essentiel pour mieux comprendre ses besoins. Les particularités de notre enfant qu'elles soient liées à lui, à son histoire ou à un profil particulier, sont utiles pour mieux le comprendre et s'adapter, pas pour l'enfermer dans une "étiquette". Il évoluera tout au long de sa vie. Comme nous.
Si besoin, on peut également demander le soutien de professionnels pour accompagner au mieux son enfant. Isa LISE propose également un accompagnement personnalisé pour vous aider à mieux gérer l'instruction de votre enfant.
Enfin, n'hésitons pas à développer notre réseau en rencontrant d'autres familles sans école ou simplement en réalisant des activités qui nous plaisent et en rencontrant des personnes qui nous ressemblent un peu.
N'hésitez pas à réagir à ce billet en partageant votre propre expérience.
Les images sont des images Pixabay.
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