Très tôt, certains d'entre nous démontrent des prédispositions pour l'orthographe, ce sont généralement des enfants très appliqués et/ou dotés d'une bonne mémoire visuelle.
Néanmoins, la majorité des enfants rencontre des difficultés à acquérir l'orthographe et cet apprentissage est long.
Aujourd'hui, je vous propose différentes explications à cette difficulté :
la maturation cérébrale nécessaire
le besoin de sens
le besoin de logique
la pression ressentie
la mauvaise estime de soi
un mauvais départ en particulier avec une méthode de lecture inadaptée ou des bases insuffisantes
la dysorthographie
La dysorthographie
Commençons par la réponse la plus fréquente à ce jour : la dysorthographie.
La dysorthographie est généralement la conséquence d'un autre trouble. En clair, si l'enfant a un trouble durable (dyslexie, dyspraxie, trouble de l'attention, etc.), le risque de dysorthographie associée est fréquent et il est important de le prendre en compte pour qu'il puisse progresser.
Dysorthographie ou pas, les conseils des parties suivantes sont utiles pour tous.
La maturation cérébrale nécessaire à une bonne orthographe
De nombreuses personnes rencontrent des difficultés et puis, presque tout à coup, à l'adolescence, leur orthographe s'améliore grandement.
Pourquoi ? Simplement parce que nous ne naissons pas avec un cerveau totalement performant. Certaines connexions doivent se créer, certaines aires de notre cerveau, s'améliorer. Chacun de nous n'est pas prêt à parler ou marcher au même âge. Chacun de nous n'est pas prêt au même âge pour écrire avec une orthographe correcte.
Un besoin de sens
Un grand nombre d'enfants ou même d'adolescents s'exclament "mais ça ne sert à rien l'orthographe". C'est encore plus vrai aujourd'hui avec les mots tronqués des SMS.
Bien sûr c'est faux. A compétences égales, un employeur choisira quelqu'un qui écrit sans ou avec peu d'erreurs. C'est plus agréable à lire et plus facile aussi ! En effet, il est parfois difficile de décrypter certains textes surchargés de fautes d'orthographes
Afin de donner du sens, on peut choisir des circonstances où l'enfant ou l'adolescent découvre l'importance d'un texte soigné (courrier officiel, journal transmis à l'entourage, etc.). On peut aussi lui proposer de lire des textes truffés d'erreurs orthographiques et lui demander si c'est facile à lire, lui présenter un texte erroné et un texte correct, lequel préfère-t-il ? Lit-il le plus facilement ?
Et puis, on peut lui donner du temps. La maturation nécessaire est aussi psychologique.
La pression ressentie quant à l'orthographe
Qui peut apprendre correctement avec une pression constante ?
Certains d'entre nous peuvent se sentir boostés par un vif encouragement à nous améliorer. Mais répéter constamment "Fais attention", "Ce n'est quand même pas possible que tu te sois encore trompé(e) pour ça!" "Mais enfin ça n'est pas compliqué !", "Doit s'appliquer" (cf petite phrase au début de la vidéo), c'est simplement décourageant ! Plus les commentaires sont fréquents et nombreux, plus la pression est forte, plus il est difficile de se concentrer.
Le manque d'estime de soi
Une perte d'estime de soi ne tarde pas à faire suite. En effet, si on ne "fait pas attention", "si ce n'est pas compliqué", c'est qu'on doit être bête donc incapable... L'impuissance programmée fonctionne aussi bien que la "puissance programmée"...
Mieux vaut donc insister sur les progrès que sur les échecs.
Une mauvaise méthode pour apprendre les règles orthographiques
Méthode de lecture tout d'abord. Je rejoins l'avis et l'expérience de Marc-Olivier Sephiha : toutes les méthodes ne se valent pas ! Or certaines conduisent à jouer aux devinettes, à ne pas comprendre comment sont formés les mots. C'est pourquoi j'ai imaginé la méthode de lecture "J'apprends à lire" basée sur ma pratique professionnelle et visant à éviter ce mauvais départ.
Egalement en cause l'approche orthographique. Il est en effet impossible de connaitre une règle et l'appliquer si vous ne l'avez pas découverte.
Là encore, l'approche a son importance. On tend par exemple à apprendre simultanément "a" et "à". Or, pour certains enfants, on créé ainsi un rapprochement source d'erreurs. A tort, on peut imaginer que la notion est acquise car l'enfant est capable de réussir l'exercice isolé et la surprise est alors grande lorsqu'en contexte, le texte mêle allégrement les "a" et "à". L'enfant a tout simplement associé les deux dans son esprit. Selon moi, c'est un peu comme l'éléphant rose auquel il ne faut pas penser. L'enfant se répète la règle d'orthographe, mais comme son cerveau associe les deux mots, il ne sait plus si l'éléphant est gris ou rose. Il se souvient que l'un d'entre eux peut être remplacé par avait et il remplace "à" par "avait", il corrige alors qu'il avait bien écrit. Nouvelle erreur orthographique. On s'exclame alors "mais enfin tu connais la règle pourtant!"- Il se sent stupide, perte d'estime de soi enclenchée...
Cet apprentissage erroné induit souvent des problèmes d'orthographe chez l'adulte.
Un problème de logique
Enfin la logique est capitale et plus encore lorsque l'enfant est à haut potentiel. Le besoin de logique doit être partout. Si ce n'est pas logique, l'enfant ou l'adolescent ou même l'adulte bloque. Il ne peut pas retenir l'orthographe correcte.
Pas évident car la langue française n'est pas toujours logique, du moins pas toujours au premier abord. C'est pourquoi il est important de connaitre et comprendre les règles de formation de mots. C'est seulement à ce moment là que la logique se dégagera. Et lorsqu'une règle semble peu logique, on l'analyse et on s'efforce au maximum de la rendre logique.
Astuce supplémentaire : lorsque la logique semble vraiment difficile à saisir, j'imagine de petites histoires/ou dessins pour se souvenir du mot-rebelle.
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