Votre enfant est en difficulté d'apprentissage et vous vous sentez démuni (e).
Enfant scolarisé, son année a été difficile. Soit il passe de justesse, soit un redoublement a été prévu pour lui.
Enfant non scolarisé, s'il a un profil particulier, il a besoin de temps et des bons outils. Profil particulier ou non, des outils inadaptés et un contrôle difficile peuvent l'avoir fragilisé.
Alors que faire ? Comment accompagner au mieux mon enfant en difficulté scolaire ? Ci-dessous, quelques pistes de réflexion avant de répondre à la question "faut-il le faire étudier cet été ?".
Remplir le réservoir émotionnel de l'enfant en difficulté scolaire
Tout d'abord, l'urgence pour l'enfant, c'est de reprendre confiance en lui et pour cela, l'étape 1 est de remplir son réservoir émotionnel.
Cette année l'a épuisé psychologiquement. Certains ont semblé renoncer très tôt. D'autres ont choisi l'opposition, la querelle, le refus d'apprendre. Un enfant en difficulté cherche ainsi un moyen d'exister, un moyen de se rebeller contre l'image de lui qu'il voit chaque jour : l'image d'un "gros nul", n'est-ce pas l'impression qu'il a eue ? Ce qu'on a dit de lui ? Certains, au contraire, se sont effacés... A quoi bon ? A quoi bon se battre, à quoi bon se rebeller, il n'est qu'un idiot... Jour après jour, l'énergie d'apprendre s'envole.
Comme le tout petit qui a besoin des bras, de la présence parentale pour retrouver de l'apaisement, l'enfant en difficulté a tout particulièrement besoin de nous. Parfois il aura besoin de gros câlins, tout dépend de lui. Toujours, il aura besoin de remplir son réservoir "d'amour".
L'été, c'est le moment pour écouter les souffrances refoulées.
L'été, c'est le moment idéal pour lui rappeler notre amour.
Avec des mots tendres ici et là.
Avec des moments partagés, des liens renoués. Une promenade, une baignade, un jeu, une visite, une farniente dans un hamac, une exploration, il existe mille et une façons d'être ensemble.
Oublions un instant qu'il est cet enfant en difficulté, il est avant tout NOTRE enfant, celui dont l'apparition a inondé notre vie de soleil.
Prenons conscience des efforts réalisés. Pour certains, c'est particulièrement difficile : ils ont essayé de toutes leurs forces et pourtant, sans arrêt, ils semblent échouer. Sont-ils complètement des imbéciles ? Absolument pas ! L'enfant peut avoir un profil particulier. Plus fréquemment c'est un problème de méthode : méthode dont il manque ou méthode qui ne lui correspond pas !
Valorisons les efforts réalisés.
Et puis, que l'enfant ait consenti des efforts ou opté pour l'opposition, regardons-le bien.
Regardons la vie avec ses yeux pour renouer le lien avec notre enfant en difficulté
Notre enfant est ainsi capable de prêter attention à de minuscules détails que nous n'aurions pas perçus sans lui. Et c'est encore plus souvent vrai lorsqu'on a un enfant "à profil particulier". Combien de fois ai-je découvert l'empreinte d'un animal, une jolie plume, un bel oiseau, une fleur unique, un détail insolite grâce au regard extraordinaire de ma fille autiste ?
Ecoutons comme il peut être drôle. Sans aucune arrière-pensée, savourons l'instant présent et rions à ses plaisanteries.
Admirons son incroyable créativité, y compris lorsque celle-ci se niche parfois dans un domaine peu attendu (celui des "bêtises" par exemple, peut-être y a-t-il moyen de les transformer en quelque chose de positif).
Encourageons ses talents sportifs.
Quelles sont ses qualités ? Ses talents ?
Encourageons-le à développer ses talents
En plus du réservoir émotionnel rempli, l'autre urgence, c'est de l'inviter à développer ses talents pour retrouver confiance en lui. Comme nous l'expliquons dans notre formation "Comment motiver son enfant en 30 jours", la perte de confiance en soi est en effet une des premières causes de démotivation et déconcentration. Or sans motivation et sans concentration, un enfant peut difficilement apprendre de manière efficace. Il est donc essentiel de l'encourager à développer ses talents.
Nous pouvons ainsi lui proposer :
Des défis sportifs
Véritables challenges ou simples moments sportifs où l'enfant sent combien il maitrise son corps, où tout à coup il a l'impression de reprendre le contrôle, de ne plus être un "looser." Le choix entre challenges et défis simples dépend de notre enfant.
Et pour les dyspraxiques ? Optons pour des défis simples, il peut s'agir d'une simple balade à pied, en vélo, de nager, etc. Malgré nos maladresses, ma cadette et moi avons toujours adoré grimper sur des rochers ou même sur des troncs d'arbres. A l'école, le sport est souvent compliqué, le risque est de ne plus oser repousser les limites de son corps. L'été, c'est donc le moment de s'apercevoir qu'il est possible de grimper à sa façon et à son rythme. Pour aider notre enfant dyspraxique lors des moments de marche, nous pouvons investir dans un bâton de marche, ce sera un précieux relai en cas de fatigue et, en fait, cela retarde la fatigue.
Des défis créatifs
Lorsqu'on pense création, on pense arts et effectivement, c'est une bonne idée de l'inviter à chanter, dessiner, peindre, sculpter, mais aussi écrire librement ou encore construire une cabane ou un bateau en carton ! Non seulement l'enfant exerce sa créativité, mais il exprime aussi des émotions. La créativité est très importante pour notre équipe aussi nous proposons des activités créatives dans nos supports et programmes et même des centaines de défis (arts, bricolages et expression) classés par thèmes.
Des défis projets
Défi créatif ou tout autre projet décidé par l'enfant.
Certains peuvent ainsi imaginer de mettre en place un terrain de foot ou bien un parcours explorateur, de se lancer dans un projet couture ou de jardiner ou tout autre projet ! Il n'y a pas de projet meilleur qu'un autre : il y a leur projet.
Et si l'un d'eux nous surprend, accordons notre confiance. Peu importe qu'on nous ait dit que sa dyslexie l'empêcherait d'apprendre une langue étrangère, les pré-déterminations sont faites pour être remises en question. Ce sera sans doute compliqué. Et alors ? Il peut compter sur nos encouragements. Pour éviter cependant le découragement si son choix de projet se portait vers une langue étrangère et que c'est un enfant dys, conseillons-lui une approche "vivante" et évitons les cahiers centrés sur la grammaire et l'orthographe car ce serait prendre le risque de saborder encore un peu sa fragile confiance en lui, ces supports sont à la fois déconnectés de la réalité (un petit enfant n'apprend pas la grammaire avant de parler) et difficiles pour les dys (ce qui explique en fait pourquoi tant de dys échouent en langue à l'école).
Notre enfant mènera son projet à son terme ou pas, mais il apprendra, il choisira, il s'investira et y prendra donc du plaisir. Or c'est ce qui lui permet jour après jour d'oser, d'apprendre à échouer et de réussir.
Et les cours dans tout ça ? Faut-il faire étudier un enfant en difficulté scolaire durant l'été ?
Tout d'abord il importe de réaliser qu'un temps "sans rien" en apparence n'est pas un temps vide. Nous apprenons à chaque instant de nos vies. Nous apprenons de ce que nous vivons, de ce que nous entendons, de ce que nous voyons, de ceux que nous croisons, de nos expériences et même de ce que nous avons précédemment vécu et fait. Ainsi nous pouvons tout à coup nous dire "ah mais c'était ça en fait !!" un moment après avoir entendu une phrase, participé à une activité ou même à un apprentissage. Notre cerveau n'est pas inactif, il créé des connexions à chaque instant et une connexion créée peut tout à coup donner un sens où il n'y en avait pas !
Des temps "sans rien" sont donc essentiels pour ne pas sur-solliciter notre cerveau.
Si l'enfant redouble, si l'enfant a eu de nombreux suivis durant l'année, il est très certainement en overdose et, de plus, découragé parce qu'il va devoir refaire une année parfois à l'identique (certains enseignants utilisent hélas exactement les mêmes supports d'une année sur l'autre).
Cet enfant-là a tout particulièrement besoin de souffler.
Des sollicitations contraintes risquent de l'entrainer vers un décrochage plus grand encore. Il sera donc intéressant d'évaluer l'équilibre bénéfices-désavantages avant de prendre une décision d'accompagnement scolaire estival.
Si l'enfant est scolarisé et passe de justesse, sa confiance en lui est fragile, mais ses compétences et connaissances aussi. Il peut être judicieux de lui proposer une aide ponctuelle.
Quels outils proposer ?
S'il est intéressé, nous pouvons lui proposer des blocs de jeux, ils permettront sans doute peu de progrès mais au moins ils l'amuseront. De plus, les jeux de type labyrinthe lui permettent tout de même de développer son attention.
Les cahiers du commerce classiques ne résolvent pas le problème de fond qui est soit un problème méthodologique rencontré par l'enfant, soit un problème d'approche puisque ces cahiers reprennent une approche classique. Si parfois, on ressent un effet boostant lié à l'impression "je vais enfin réussir"; à terme, ils ont souvent un effet décourageant car à la rentrée, les progrès sont rarement constatés.
L'option "prof particulier/accompagnant pédagogique capable de comprendre que chaque enfant apprend différemment, de se remettre en question et d'expérimenter une autre approche" est une option régulièrement efficace. Les progrès seront plus ou moins rapides en fonction du profil de l'enfant, de son taux de confiance en lui, des capacités, connaissances et de l'expérience de l'accompagnant.
L'option approche alternative est également intéressante et c'est pourquoi nous proposons notamment des kits à thèmes avec une approche différente.
Passez de bonnes vacances !
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