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Photo du rédacteurIsa LISE

Visuel, auditif ou kinesthésique, et si on allait plus loin ?


visuel auditif kinesthésique

Aujourd'hui, nombre de parents et enseignants ont entendu parler des profils visuels, auditifs et kinesthésiques sans toujours savoir précisément de quoi il retourne ni si ce concept est digne d'intérêt.


Profils neurosensoriels : les origines

Dans les années 1970, le Dr Lafontaine, neurologue, annonçait avoir identifié deux profils neurosensoriels grâce à son expérience clinique : le profil visuel et le profil auditif.

Dans les années suivantes, Walter Burke Barbe, Raymond H. Swassing et Michael N. Milone ajoutaient un 3e profil : le profil kinesthésique. Ces trois profils ont été repris par bien d'autres auteurs dont Antoine de La Garanderie qui a écrit plusieurs ouvrages pour mieux apprendre et dont les travaux ont été utilisés par bien des enseignants et reconnus par le ministère de l'Education nationale.

En 2009, dans Graduate teaching center: Teaching students with different learning styles and levels of preparation., des chercheurs mirent en évidence le fait que les étudiants avaient tendance à s'identifier comme visuels, auditifs ou kinesthésiques.


Visuel, auditif ou kinesthésique (VAK) : le principe de base

Dans une version simplifiée, nous aurions une dominance visuelle, auditive ou kinesthésique. Toujours en simplifiant :

  • les personnes avec dominance visuelle observeraient, liraient et auraient besoin d'images pour comprendre et assimiler.

  • les personnes avec dominance auditive auraient besoin d'entendre, de répéter, voire de chanter pour comprendre et retenir.

  • les personnes avec dominance kinesthésique auraient besoin de faire et/ou se raconter des histoires pour comprendre et se souvenir.

En ce qui me concerne, j'avais tendance à m'identifier comme kinesthésique, allant donc dans le sens de l'étude précédente. Et vous, à quel profil auriez-vous tendance à vous identifier ?


Profil VAK ou nécessaire utilisation visuelle, auditive et kinesthésique ?

Pourtant, en 2006, d'autres chercheurs indiquèrent dans Journal of Educational Psychology, que les réponses à un questionnaire ne confirmaient pas le profil identifié par les personnes interrogées.

Comme bien d'autres pédagogues, j'ai expérimenté cette approche avec dominance sensorielle, parvenant à la même conclusion que l'expérience parue en 2006.


De plus, j'ai pu constater que c'était parfois un piège pour l'enfant qui cherchait à apprendre en fonction d'un profil identifié. En effet, s'imaginant par exemple purement auditif, il négligeait son besoin de faire et rencontrait des difficultés où il n'en avait pas lorsqu'il apprenait en fonction de ses besoins.


Comme pour les intelligences multiples, il m'est alors apparu qu'il y avait deux possibilités :

  • opter pour une approche limitante et se focaliser sur un profil unique pour chacun, au risque de rencontre les écueils précédemment cités,

  • choisir de considérer non pas les profils, mais les approches en optant pour une approche visuelle, auditive et kinesthésique.


C'est cette dernière approche que j'ai retenue.

En effet, nous retenons bien mieux lorsque plusieurs de nos sens sont sollicités.


On lit régulièrement la théorie de Roger Mucchielli affirmant qu'on retient 10 % de ce qu'on lit, 20 % de ce qu'on entend, 30 % de ce qu'on voit, 50 % de ce qu'on voit et entend, 80 % de ce que nous disons et 90 % de ce que nous disons et faisons en y réfléchissant et nous impliquant.

Là encore, l'esprit critique est nécessaire. Comment a-t-on pu obtenir des chiffres aussi précis ? Sur quelle base ? Dans quel contexte ? Cependant, faut-il jeter pour autant l'idée aux orties ? Je ne crois pas.


Pour ma part, mes auto-expériences (c'est-à-dire ce que j'ai expérimenté à titre personnel) et mes expériences auprès d'enfants accompagnés m'amènent à conclure que voir, entendre, faire, se raconter et ressentir créé des points d'ancrage solides et durables.


Illustration de l'utilisation des approches neurosensorielles avec le Monde de Mei et Noé

C'est pourquoi, depuis bientôt 7 ans, nous avons sans cesse amélioré nos kits thématiques et programmes afin que :

  • tous les enfants voient (supports visuels et imagés avec mots clés mis en valeur + histoire illustrée) : dominance visuelle ;

  • les enfants puissent entendre (lecture par l'adulte pour les plus jeunes, conseil de lecture à voix haute pour des passages clés ou les utilisateurs qui en ont besoin + vidéos choisies avec soin) : dominance auditive ;

  • depuis janvier 2024, nous créons même des dialogues entre nos deux héros principaux, Mei et Noé, afin que l'approche dialogue soit plus vraie encore ! : dominances auditive et kinesthésique ;

  • les enfants s'identifient à nos petits héros en vivant leurs aventures, kit après kit et en utilisant les supports "créés par leurs héros" : dominance kinesthésique ;

  • les enfants manipulent : ils réalisent différentes activités les plus concrètes possible et disposent souvent de matériel et de jeux : dominance kinesthésique.


En multipliant les approches, en optant pour des apprentissages où les enfants voient, entendent, manipulent et ressentent, les apprentissages ont ainsi bien plus de chances d'être à la fois vivants et durables.

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